Chambre d'Amour – Anglet - France - 30 Avril / 2 Mai 2010
2ème étape du Tour Européen de Bodyboard (ETB) 2010
Le doublé pour Jérémy Arnoux
1er jour :
hécatombe chez les jeunes Français
Une houle voisine d’un mètre, un vent léger mais aussi de la pluie étaient attendus pour cette première journée. La pluie était bien au rendez-vous pendant toute la matinée, et de jolies vagues déferlaient sur le spot du Club, à Anglet. Il a fallu pour cela être patient car, même si à marée haute le spot disparaît complètement, les locaux savent que la marée basse offre quelques bonnes heures de surf.
On note pour cette épreuve une forte participation française, et une participation en baisse de nos voisins espagnols et portugais. Ce sont 56 compétiteurs qui sont prêts à en découdre au total. Parmi eux, plusieurs jeunes espoirs français, ainsi que d’illustres anciens tels que Nicolas Capdeville, Cédric Dufaure, Mathieu Desaphie, Rui Ferreira, Manuel Centeno, David Perez, Aritz Larrinaga.
Tour 1
Ça commence plutôt mal pour les riders français, puisque dans les deux premières séries du jour, Nicolas Senamaud, Irwin Cloarec, Tony Le Guern, Arnaud Dejean, Charles Marot, Guillaume Habasque et Thomas Dublanc restent sur le carreau. Les Espagnols trustent les premières places de ces quatre premières séries. On retiendra surtout la performance d’Antonio Ortiz, qui met tous ses adversaires combo, à coups de multiples ARS.
Tour 2
L’hécatombe continue côté français, avec Yoan Canevet qui rate sa série. Dans la deuxième série, il y a quatre Français, chose exceptionnelle sur une compétition européenne. C’est le jeune local Alexandre Coquil qui prend la première place, face à des compétiteurs bien plus expérimentés. La troisième série oppose trois locaux et un Espagnol. Jonathan Jay, autour d’un joli reverse re-entrie, et Maxime Ausina passent, alors qu’Arthur Cony est logiquement éliminé. Dans la quatrième série, Rui Ferreira fait forte impression, et ne laisse aucune chance à ses adversaires. Derrière lui, la place se joue entre les deux compères bayonnais Betbeder et Urruty et c’est Betbeder qui s’en sort au final. Aritz Larrinaga fait lui aussi forte impression avec ses ARS, dans la cinquième série. Dans cette même série, Antonio Ortiz ne parvient pas à renouveler sa performance du tour précédent et est éliminé. Dans la sixième série, le local Thierry Tellechea rate son retour à la compétition en terminant quatrième. Malgré un joli tube, Julien Letessier est lui aussi éliminé. Dans la septième série, c’est le grand écart entre le jeune espoir Yann Salaün et le légendaire Nicolas Capdeville. Mais ni l’un ni l’autre ne se distingue et c’est le Portugais Pedro Betencourt qui fait la loi dans cette série, avec notamment un énorme rollo sur une des plus belles vagues du jour. Dans la dernière série du jour, Cédric Dufaure, qui faisait lui aussi son retour, réalise une belle prestation et se qualifie facilement. Thomas Goyenetche aura tremblé jusqu’au bout, mais passe aussi. Un autre jeune espoir est éliminé : Max Castillo.
2ème jour :
les têtes de série assurent
La deuxième journée ressemble fortement à la première. La houle a un peu diminué, mais il y a de beaux restes. Le temps est toujours pluvieux, et le vent est nul. Et comme la veille, il faut attendre la marée basse pour avoir des vagues dignes d’une compétition européenne. En raison de ces caprices de vagues et de marées, un seul tour a pu être lancé ce jour,
Tour 3
La première série est franco-portugaise, et c’est du 50/50 pour la qualification. Tiago Silva, auteur d’un joli ARS, et Sylvain Langlet, qui a assuré sa place sans trop forcer, sont les premiers qualifiés pour les ¼ de finale. Emmanuel Liaut s’arrête là, faute de bonnes vagues.
Dans la deuxième série, le jeune Alexandre Coquil ne peut rien face aux expérimentés Elosua et Reguera. Beñat Elosua impressionne. Il profite de longues droites, le long de la digue du club.
La troisième série regroupe deux locaux, Jonathan Jay et Guillaume Betbeder, pour qui l’espoir n’aura pas duré longtemps. Le Portugais Jaime Jesus tue la série d’entrée avec une vague à 8 points. Guillerme Cobo trouve lui aussi de bonnes vagues en début de série. Les deux locaux se contentent de miettes, et passent toute la fin de série à attendre une vague qui ne viendra jamais.
Dans la quatrième série, les expérimentés Lourenço et Ferreira passent assez facilement. Un local de plus passe à la trappe : Maxime Ausina. Il était déjà distancé en cours de série, et une interférence sur la fin le relègue à la quatrième place.
Manuel Centeno fait forte impression dans la cinquième série. Il obtient la meilleure note du jour (9 points) avec un superbe ARS. Cette série est la plus relevée. Les quatre compétiteurs obtiennent un total de 10 points ou plus. C’est finalement Aritz Larrinaga qui prend la deuxième place. Il a lui aussi trouvé les vagues pour exécuter plusieurs ARS dans la série.
Dans la sixième série, 100% ibérique, ce sont les deux Perez (Luis et David) qui s’imposent assez facilement
Jérémy Arnoux assure sa première place dans la septième série. Derrière lui c’est une lutte à deux pour une place, puisque le Portugais Pedro Betencourt se fait hara-kiri en commettant deux interférences. Dans cette lutte serrée, c’est finalement Jérôme Bats qui passe, alors que le local Thomas Goyenetche est éliminé (un de plus).
En l’absence de Mathieu Desaphie, la dernière série se joue à trois. Brahim Iddouch s’impose, confirmant qu’il est bien au plus haut niveau européen. Cédric Dufaure doit se contenter de la deuxième place.
3ème jour :
dur pour les Portugais
Pour changer, le réveil se fait sous la pluie à Anglet. Mais le vent, qui était nul jusqu’à présent, s’est levé dans la nuit. Pour autant, la houle annoncée n’est pas vraiment là, et il faut à nouveau attendre que la marée descende pour espérer surfer quelque chose à la Chambre d’Amour.
¼ finales
La première série est hispano-portugaise, et ce sont les deux compères espagnols Beñat Elosua et Guillermo Cobo qui se qualifient pour les demi-finales. Malgré des conditions de vagues difficiles, ils nous ont montré que lorsque l’on a leur niveau, on peut assurer quand même le spectacle. Rui Ferreira est éliminé, de peu, alors que Tiago Silva n’aura jamais été dans le bon timing durant cette série.
Dans la deuxième série, Sylvain Langlet et Raul Fernandez de la Reguera dominent la droite du club. Ils se qualifient assez nettement, et ce sont à nouveau deux Portugais qui sont éliminés : Silvano Lourenço et Jaime Jesus.
Les Portugais reprennent des couleurs dans la troisième série, où Manuel Centeno s’impose assez facilement. En compétiteur expérimenté, il a su trouver les vagues au meilleur potentiel, et les a exploitées au mieux. Derrière lui, le duel landais pour la deuxième place tourne à l’avantage de Jérôme Bats, aux dépens de Cédric Dufaure. Ce dernier aura néanmoins réalisé une belle compétition : on espère que cela va le motiver à revenir sur d’autres épreuves.
La quatrième série est littéralement écrasée par Jérémy Arnoux, qui met plusieurs adversaires combo. On retiendra ses ARS impeccables, qui ont eu la faveur des juges. Derrières c’est hyper serré, et c’est Brahim Iddouch qui passe de très très peu. Aritz Larrinaga et David Perez peuvent avoir des regrets car la qualif’ était à leur portée.
½ finales
Dans la première série, Elosua et Cobo continuent leur festival en duo, à coups d’ARS et de rollos sur la droite du club. Raul Fernandez n’est pas loin derrière. Il reste aux portes de la finale, après un beau parcours sur cette droite du club qu’il a lui aussi appréciée. Quant à Sylvain Langlet, il ne renouvelle pas sa prestation du tour précédent, où on l’avait senti totalement dominateur. Il passe une fois de plus à côté de sa série en ½ finale européenne. Le naufrage est même complet lorsqu’il prend une 13ème vague, alors que 12 étaient autorisées.
Dans la deuxième demi-finale, on attendait surtout Centeno et Arnoux, mais c’est Jérôme Bats qui surprend tout le monde et prend la première place. Centeno tenait la deuxième place qualificative, jusqu’à la dernière vague d’Arnoux, où il parvient à enchaîner deux gros rollos et un spin jusqu’au bord. Cette vague lui offre une place en finale, sur le fil. Brahim Iddouch confirme les limites que l’on avait vues au tour précédent : il est moins à l’aise sur les droites et cela lui aura été fatal.
Expression session bodysurf
Avant la finale, une place est offerte aux bodysurfers pour montrer au grand public, et à leurs cousins bodyboarders, ce qu’est le bodysurf de haut niveau. Une expression session réunit 4 locaux, et c’est le jeune Franklin Mérindol qui s’impose, avec deux longues vagues bien glissées et bien travaillées.
Finale
La finale oppose deux Français et deux Espagnols. C’est l’une des rares fois où aucun compétiteur Portugais n’est présent en finale d’une épreuve ETB.
Jérôme Bats passe un peu à côté de sa finale, et n’a jamais été en mesure de l’emporter. Cela reste quand même une belle performance : il accédait pour la première fois à une finale européenne.
Beñat Elosua donne tout ce qu’il a, comme d’habitude, mais il choisit des vagues qui n’offrent pas le maximum de potentiel de points. Il reste donc en retrait à la 3ème place. Ca fait quand même une finale de plus pour lui à Anglet, un spot qui lui réussit décidément très bien.
Guillermo Cobo trouve encore de quoi passer des ARS propres et hyper rapides, se payant même le luxe d’enchaîner des spins à la réception des ses ARS. Il aura assuré le show tout au long de la compétition et obtient une belle 2ème place. Il avait déjà été finaliste à Anglet en 2008. Lui aussi a un bon feeling avec les vagues angloyes.
Jérémy Arnoux commence un peu timidement sa finale, mais remonte les places petit à petit. Il trouve de plus en plus de bonnes vagues, et finit par prendre la première place dans les dernières minutes, grâce à une longue droite où il enchaîne rollos puissants et spins. Le Guadeloupéen surfe comme à la maison sur la droite du club. C’est un doublé historique que signe Jérémy, puisqu’il s’était déjà imposé à Anglet en 2009.
Texte : Olivier Etchebers
Photos : Anglet Surf Photo